L’urgence climatique impose une transformation majeure des pratiques énergétiques dans tous les secteurs, y compris celui du logement. En Wallonie, une attention particulière est portée sur la performance énergétique des bâtiments, ce qui se reflète dans la Politique Énergétique Européenne. L’objectif 2050 vise à ce que toutes les habitations atteignent un score PEB A, un défi ambitieux mais nécessaire pour réduire les émissions de CO₂ et améliorer l’efficacité énergétique.
Cependant, une question persiste : cet objectif est-il réaliste dans le contexte wallon ? En analysant l’état actuel du parc immobilier, les défis techniques, financiers, et politiques, ainsi que les solutions disponibles, cet article évalue la faisabilité d’une Wallonie aux habitations « PEB A » d’ici 2050.
Le contexte actuel
En Wallonie, la plupart des bâtiments résidentiels présentent une faible performance énergétique. Le certificat PEB (Performance Énergétique des Bâtiments) attribue une classe énergétique allant de A (très performant) à G (peu performant). Selon les données récentes, seule une petite proportion de logements existants obtient une note proche de A. La majorité des habitations obtient encore des scores C, D, voire E ou F. Cela est dû à plusieurs facteurs :
- Vétusté du parc immobilier : de nombreux bâtiments datent d’avant les premières réglementations thermiques, donc mal isolés et peu performants.
- Mauvaises pratiques constructives : les anciennes techniques de construction, peu soucieuses de l’isolation et de l’efficacité énergétique, constituent un frein à l’atteinte de scores énergétiques élevés.
- Coût des rénovations : les travaux d’amélioration énergétique, comme l’isolation des murs ou le remplacement des systèmes de chauffage, sont coûteux et souvent inaccessibles pour les ménages à faibles revenus.
Face à cette situation, la transformation vers une Wallonie avec un score PEB A semble ambitieuse. Pourtant, les efforts en cours à différents niveaux politiques et économiques montrent que cet objectif, bien que difficile, pourrait être atteint sous certaines conditions.
Les défis techniques
Atteindre un score PEB A signifie rendre les habitations quasiment autonomes sur le plan énergétique, avec une consommation d’énergie primaire maximale de 85 kWh/m² par an. Pour de nombreux logements wallons, cela nécessite des rénovations lourdes. Les défis techniques à relever sont multiples :
- Isolation thermique : une des principales causes de la mauvaise performance énergétique est l’absence d’une isolation efficace. Isoler les murs, les sols et les toitures est indispensable, mais ces travaux peuvent s’avérer complexes dans les bâtiments anciens. Par exemple, certaines habitations traditionnelles en pierre ou en brique nécessitent des techniques spécifiques pour éviter des problèmes comme l’humidité ou les ponts thermiques.
- Systèmes de chauffage et production d’eau chaude : l’utilisation de systèmes de chauffage peu performants, comme les chaudières au mazout ou au gaz, est encore très répandue. Passer à des systèmes plus écologiques, comme les pompes à chaleur ou les chaudières biomasse, est une nécessité. Mais ces solutions demandent non seulement des investissements initiaux importants, mais aussi une adaptation des habitations pour les rendre compatibles.
- Énergie renouvelable : un score PEB A implique également l’intégration de sources d’énergie renouvelable. Il s’agit par exemple de l’installation de panneaux photovoltaïques, de chauffe-eaux solaires ou de micro-éoliennes. La question de la rentabilité de ces équipements et leur compatibilité avec certains bâtiments (notamment dans les centres historiques) est un autre défi à surmonter.
Les défis financiers
Le coût des rénovations énergétiques est sans doute l’obstacle le plus important. En Wallonie, on estime que la rénovation complète d’un bâtiment pour atteindre un score PEB A peut coûter entre 20 000 et 50 000 euros selon la taille et l’état du bâtiment. Cela représente une somme considérable pour de nombreux ménages. Or, près de la moitié des propriétaires wallons n’ont pas les moyens de financer des travaux aussi coûteux, ce qui risque de ralentir considérablement la transition.
Pour surmonter cet obstacle, plusieurs solutions doivent être envisagées :
- Soutiens financiers : les aides régionales, comme les primes à la rénovation énergétique ou les prêts à taux réduits, sont essentielles pour encourager les ménages à entreprendre des travaux. Cependant, les budgets alloués à ces aides doivent être renforcés pour toucher un plus grand nombre de foyers et garantir que les travaux les plus énergivores soient effectués en priorité.
- Éco-prêts : il serait pertinent de développer des éco-prêts à taux zéro, ou avec des taux d’intérêt très bas, pour les ménages à revenus modestes, couplés à des dispositifs de remboursement basés sur les économies réalisées sur la facture énergétique.
- Incitations fiscales : des réductions fiscales ou des crédits d’impôt pour les travaux de rénovation énergétique pourraient également aider à encourager les propriétaires à entreprendre des rénovations lourdes.
Les enjeux sociaux et politiques
La transition énergétique ne pourra réussir sans une forte implication politique et une prise de conscience des citoyens. Il est essentiel que les pouvoirs publics continuent à mettre en place des mesures incitatives et à sensibiliser la population à l’importance des économies d’énergie.
- Plans régionaux : la Wallonie a déjà pris certaines initiatives pour encourager la rénovation énergétique, notamment via son Plan Air Climat Énergie (PACE). Ce plan fixe des objectifs à long terme pour la réduction des émissions de CO₂ et l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments. Toutefois, des efforts plus ambitieux doivent encore être entrepris pour renforcer la réglementation, par exemple en instaurant progressivement des obligations de rénovation pour les bâtiments les plus énergivores.
- Sensibilisation : une meilleure information des propriétaires sur les économies d’énergie et les aides disponibles est nécessaire. De nombreux ménages ne sont pas encore conscients des bénéfices à long terme des travaux de rénovation énergétique, notamment en termes de réduction des factures de chauffage.
- Accompagnement technique : outre les incitations financières, il serait pertinent de proposer des services d’accompagnement pour aider les propriétaires à choisir les solutions techniques les plus adaptées à leurs habitations. Des audits énergétiques gratuits ou à faible coût pourraient être généralisés pour orienter les ménages vers les travaux les plus efficaces.
Conclusion
La réussite de l’objectif 2050 en matière de performance énergétique repose non seulement sur des efforts politiques et financiers, mais aussi sur des acteurs locaux capables d’accompagner les propriétaires dans cette transition. Chez Logéa, nous comprenons les défis auxquels vous êtes confrontés pour améliorer la performance énergétique de votre bien. Que vous souhaitiez vendre, acheter ou rénover, notre équipe est là pour vous conseiller sur les meilleures solutions pour atteindre des standards énergétiques élevés.
Avec une parfaite connaissance du marché immobilier à Neupré et Nandrin, nous vous aidons à valoriser votre bien en prenant en compte les critères énergétiques de demain. Faites appel à notre expertise pour un accompagnement personnalisé et durable dans vos projets immobiliers.
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